jacqueschirac.org - le blog personnel de Jacques Chirac

10 mars 2005

PETITE JOURNEE

Enregistré dans : Ma Vie de Président — Jacques Chirac @ 18:07

Aujourd’hui, je n’ai rien de spécial à faire. Je voulais partir un peu, mais partir pour une journée, même avec tous les moyens de transports rapides dont je dispose, ça ne vaut pas le coup, et on est encore plus démoralisé qu’avant lorsqu’on revient. Je suis donc allé au cinéma ( l’Elysée comporte des salles de cinéma privées, c’est assez pratique. C’est par contre un peu sinistre, moi qui aime bien les ambiances de foule, je me retrouve un peu trop au calme ). J’ai voulu faire une blague à Gaymard et l’inviter à regarder Treize à la Douzaine, mais il n’a pas voulu. Il a même été très sec dans son refus : ” Merci, Monsieur le Président, mais j’ai énormément de travail, voyez-vous, je n’ai pas le temps de vous accompagner au cinéma. Vous n’avez qu’à demander à Monsieur Raffarin, lui aussi est inoccupé en ce moment.”
Vlan.
Textuellement.
Je l’ai très mal pris.

Le cinéma ne me faisait plus tellement envie. La lecture non plus, le bouquin de Breton a l’air décidément trop nul. J’ai bien pensé à avancer sur certains travaux, mais les manuels scolaires me dégoûtent désormais, le dossier sur l’emploi est désagréablement épais, celui sur la santé, Douste-Blazy me l’a repris pour corriger des plan sexe à l’intérieur, et le dernier papier à être entré dans le dossier sur les Seychelles, le seul qui me reste en politique étrangère, date de décembre. Il ne me reste plus qu’à travailler mon discours pour le dîner de demain, avec les membres de la Comission d’Evaluation du Comité International Olympique. Je ferai ça tout à l’heure.

Il va falloir que je fasse semblant de saliver à l’idée de recevoir des épreuves de canoë-kayak sur la Seine. Je plains d’avance les malheureux dont le canoë va se retourner et qui vont patauger dans les eaux parisiennes. Le fleuve n’est plus aussi limpide qu’il ne l’a été.
J’espère que Delanoë n’a pas prévu un truc aussi ridicule que Tibéri avec les géants en plastique qui ont défilé dans la capitale pour la Coupe du Monde de football en 98. Le géant Moussa, le géant Roméo, et tout ça, des grandes statues à roulettes qui avançaient à des allures de limaces et qui nous ont fusillé la circulation pendant toute la journée. Et même à la télé, c’était pénible.
Du reste, que sont-elles devenues, ces figurines king-size ?

J’ai fait un cauchemar, cette nuit. J’ai rêvé que George W. Bush envahissait le Luxembourg, prétextant que l’économie luxembourgeoise n’était pas bien propre. Et une fois le Luxembourg anéanti, il s’attaquait à la France, en disant ” You, the French, we will, we will rock you “. Je ne sais pas trop si ça veut effectivement dire quelque chose, mais dans mon rêve, c’était traduisible par : ” Vous, les français, nous allons vous écrabouiller “. Il était accompagné de John Wayne, de Condoleeza Rice et de Billy Crawford sur des chevaux en acier qui crachaient de l’acide. Puis il plantait des drapeaux américains partout sur une carte géante, sauf sur la Creuse et la Meurthe-et-Moselle ( ” it sucks ” disait Mme Rice ), tout en dansant le french-cancan et en disant : ” Oh, la Moulin Wouge “.
Patrick Poivre d’Arvor disait au journal télé que c’était à cause de l’appartement d’Hervé Gaymard et que les Etats-Unis venaient donc apporter la démocratie à notre régime corrompu.
Je me suis réveillé ensuite. Je n’ai pas perdu mon temps à chercher de significations tordues à ce rêve grotesque, la vérité, c’est que Bush m’a toujours un peu inquiété. Quand on parle avec lui, ça lui arrive de se bloquer d’un coup, les yeux dans le vague. Il faut claquer des doigts pour qu’il redescende sur Terre.
J’y ai aussi vu la trace de mon obsession récente pour Hervé Gaymard. Il faut que je me calme au sujet de cette affaire. Elle m’a beaucoup marqué, la facilité avec laquelle il s’est laissé croquer n’en finit pas de m’impressionner.

Je vais regarder la fiction sur Francis Heaulme, ce soir. Je suis curieux de voir comment cet acteur, Frémont, je crois, va pouvoir imiter sa tête et que ce soit crédible. Si il est dur de jouer un personnage mort récemment ( comme Mitterand, par exemple ), j’imagine qu’il doit être extrèmement compliqué de jouer un contemporain.
Je me demande qui pourrait jouer mon rôle si je devais être le sujet d’une fiction ( ce qui n’aurait rien d’extravagant, je suis après tout déjà dans les manuels d’histoire de CM2 )… Clavier serait bien en Sarkozy, Christophe Malavoy pourrait incarner François Fillon ( encore qu’il faille vraiment le vouloir, pour faire un film sur la vie de Fillon ) ou Gérard Jugnot jouer Robert Hue, mais pour moi, je ne sais pas…

Jeune, Di Caprio, peut-être.

9 mars 2005

CONSEIL DES MINISTRES

Enregistré dans : Ma Vie de Président — Jacques Chirac @ 21:23

Il y avait Conseil des Ministres, aujourd’hui. D’ordinaire c’est déplaisant : la nervosité ambiante et l’irrascibilité de chacun sont très lourdes à supporter. Ministre est une tâche compliquée, bien plus que celle de Président. Il faut avoir des nerfs solides, un bon sens de la communication, un besoin de sommeil réduit, un amour du travail… C’est exaltant quand on est jeune et fringuant, mais lorsque des hommes ou des femmes ayant dépassés la cinquantaine sont chargés à ce point, ils ressortent en général des ministères courbés en deux, des cernes sous les yeux, et sont secoués de tremblements et de spasmes pendant quelques semaines.

Mais aujourd’hui, j’avais décidé de me montrer particulièrement attentif à chacun et chacune. J’ai examiné leurs comportements plus que leurs dossiers de travail, pour bien comprendre à quel genres d’homme ou de femme j’avais humainement à faire. L’affaire Gaymard m’a particulièrement rendu méfiant à cet égard. Comment un jeune homme qui semblait si brillant a-t-il pu se montrer si bête ? Passe encore pour l’appartement, mais la défense façon Cosette misérable, cordonnier sans le sou, et victime d’une société élitiste, c’était invraisemblable. J’ai mis la main sur certaines de ses lettres, lorsqu’il demandait à Raffarin quelle stratégie adopter. Croyez-le ou non, il avait prévu de raconter qu’il avait été victime d’un curé pédophile lors d’une sortie scoute. Heureusement, on a pu l’arrêter à temps.

Bref, pendant tout le conseil, je me suis demandé si j’avais affaire à un parterre de personnes brillantes ou à une bande d’idiots. J’ai fini par décrocher de toutes les conversations qui se tenaient, obsédé que j’étais par cette question. J’étais plongé dans mes pensées, et même les vociférations de Copé, qui d’habitude me tapent sur les nerfs ( il parle très fort, quand il s’énerve, et il a une voix totalement pénible ) ne réussissaient pas à me défaire de mes réflexions. Finalement, je me suis résolu à leur demander, en plein pendant une tirade de Breton qui n’en finit plus de crâner depuis qu’il a un beau fauteuil tout neuf, à tous se taire, et à sortir une feuille de papier et un crayon.

Le meilleur moyen de voir quel individu on a en face de soi est d’interroger son subconscient. J’ai donc demandé à tous mes ministres de dessiner quelque chose, n’importe quoi, ce qu’ils voulaient. Perben a ricané et a demandé si nous n’avions pas des choses un peu plus sérieuses à faire, je l’ai engueulé froidement ( si il y a une chose que je ne supporte pas, ce sont les fortes têtes ), et il l’a bouclée. Il a sorti son stylo et il a fait ce qu’on lui demandait. Et tous se sont alors mis à dessiner.

Artistiquement, les résultats ne valaient pas grand chose, à part pour Borloo et Perben, justement, qui m’a dessiné un très joli bâteau, dans un style très ” Fêtes des Mères “, assez enfantin, mais pas laid. Quand je lui ai demandé pourquoi un bâteau, il a ouvert la bouche, il n’a rien dit, puis il a écarté les mains en disant : ” eh bien, je viens d’acheter un bâteau “.
Copé a dessiné un cow-boy qui tirait sur des gens. Je trouve qu’effectivement ça lui va assez bien. Michèle Alliot-Marie a dessiné un verre d’eau, parce qu’elle n’avait que ça en face d’elle. Barnier a dessiné Didier Julia, et il a raturé son visage. J’ai été un peu déçu parce que j’attendais quelque chose venu d’un peu plus loin dans le subconscient, mais ça m’a conforté dans l’idée qu’il va falloir que je fasse quelque chose au sujet de ce type. Nicole Guedj a dessiné un fauteuil roulant, mais je commençais bien à voir qu’elle perdait un peu sa joie de vivre. Raffarin a fait un micro, j’en ai déduis que soit la chanson lui manquait, soit qu’il aimait bien les discours. De Robien a dessiné un homme que je n’ai pas reconnu pour l’instant, mais le connaissant, il doit s’agir de Bayrou. De Robien aime beaucoup son statut de loup solitaire UDF au sein d’un gouvernement UMP. Il ne perd jamais l’occasion de se marginaliser. Fillon a fait une grande croix sur sa feuille et il a marqué ” soyons sérieux “. Devedjian a dessiné un skinhead, j’ai mis un temps à comprendre, je crois qu’en fait sa jeunesse lui manque, il doit nous faire la crise de la cinquantaine. Borloo m’a surpris, donc. Il a dessiné une femme. Assez jolie, au demeurant. Douste-Blazy a dessiné un type casqué avec marqué ” Giancarlo Fisichella “. Lamour a fait un footballeur, de Villepin, un aigle et Jacob, un boxeur. Nicole Ameline et Brigitte Girardin ont essayé de se représenter mutuellement. C’était raté.

J’ai aussi eu quelques feuilles blanches. Donnedieu de Vabres a bien essayé de me faire gober qu’il l’avait fait exprès, en blaguant, mais il était visible qu’il me prenait pour un crétin. Il n’a du reste pas insisté. Finalement, le seul à m’avoir piégé a été Breton. Il a dessiné un ordinateur avec une mitre et il a marqué ” Bonne lecture “. Par la suite, il m’a confié être effectivement tombé sur mon blog, et envisage d’en faire un lui-même, je lui passerai le mail des gens qui se chargent du mien.

La journée s’est poursuivie par un entretient avec Hugo Chavez, le président vénézuélien. Je n’aime pas du tout ce type. Il a un sens de l’humour très particulier, il m’a raconté qu’à la Fête des Innocents, il avait fait croire à son peuple qui réclamait sa démission qu’il cédait à cette revendication. La Fête des Innocents est l’équivalent local du 1er avril. C’est d’un goût… Et lui s’étouffait de rire en me racontant ça.
A part ça, le principal sujet de la conversation a été le pétrole. J’ai bon espoir d’avoir obtenu des promesses commerciales intéressantes. Enfin, pour finir, il m’a invité en vacances en me disant que la saison était propice à la baignade, et que les plages vénézuéliennes valaient vraiment le coup d’oeil. Il a appuyé cette dernière phrase d’un clin d’oeil lourd de significations lubriques. J’ai demandé à ce qu’on le raccompagne plus tôt que prévu. Il n’est pas prêt de revenir, et je ne souhaite plus jamais l’avoir en face de moi.

Je n’ai rien de spécial à faire demain, peut-être que je pourrais en profiter pour descendre en Corrèze, ou à Bordeaux pour voir Alain. Il faut que j’en parle à Bernadette…

AINSI VA LA VIE…

Enregistré dans : Ma Vie de Président — Jacques Chirac @ 0:44

Voyez-vous, je me sentais un peu mieux ces derniers temps, j’ai même passé une bonne journée hier entre la visite d’une exposition militaire, des remises de médailles, le goûter avec le Premier ministre thaïlandais et l’apéritif avec un Emir du Qatar dont je ne me souviens déjà plus très bien du nom, quelque chose come Hamad Chose Al-Thani, bref, dans l’ensemble, c’était à la fois distrayant et exotique. Cheikh Hamed Al-Thani est un peu bougon et il n’aime pas le porto, mais il s’est déridé quand on a évoqué le championnat de football qatari, où jouent Marcel Desailly et Franck Leboeuf, et, m’a-t-il expliqué, quelques autres grands joueurs européens qui dorent ainsi leur fin de carrière. Instructif.

Bref, la journée a été bonne. C’est en revenant à la maison que je me suis senti moins bien. Et pour cause. Voyez-vous, j’ai demandé, par curiosité et à titre documentaire, à me faire apporter quelques manuels scolaires. Oui, je réfléchis de plus en plus à remettre un peu d’ordre dans l’Education Nationale, il est intolérable de voir le taux d’illettrés qui franchissent le seuil du primaire. Tout ceci n’arriverait pas si l’on se décidait à dépoussiérer quelques méthodes qui ont fait leurs preuves, comme B+A=BA, qui n’a tuée personne et qui donnait des résultats bien meilleurs que l’ânerie “intuitive” dispensée aujourd’hui. Croyez-moi, je ne demande pas mieux que d’y revenir, mais contrairement à ce que ma fonction laisse supposer, je n’ai pas tous les pouvoirs. Mais passons. J’ai donc reçu dans un paquet, enveloppés de papier marron, quelques livres du programme de CM2.
Les livres de mathématiques sont bien moins austères qu’autrefois. Il en va d’ailleurs ainsi pour la plupart des manuels. Ils sont illustrés, plus aérés, plus souples. Leur aspect est plus étudié. Bien sûr, un élève reste un élève, et je ne suis pas naïf au point de croire qu’ils ont plus de plaisir à faire leurs devoirs aujourd’hui qu’ils n’en avaient en 1948, mais la chose doit leur paraître un peu moins effrayante.

Donc, je suis allé me chercher un kiwi, une pomme, un verre d’eau, me suis mis à ma table de travail, et j’ai épluché consciencieusement un manuel de géographie, puis un manuel de sciences naturelles, puis ma pomme, puis un manuel d’anglais. Tout se passait très bien, je prenais des notes, j’avançais progressivement. J’ai coupé mon kiwi en deux, bu un verre d’eau, et ouvert un livre d’histoire. Et là, je me suis arrêté net : il y avait ma photo dedans. Je n’ai jamais pu finir mon kiwi.

Vous souriez peut-être, en vous demandant ce que cette photo avait de si horrible, et en pensant qu’il est bien normal qu’un président élu il y a une dizaine d’années figure dans un manuel d’histoire d’aujourd’hui. Evidemment. Il n’empêche que de se voir dans un manuel d’histoire alors que l’on n’est pas encore mort fiche un sérieux coup de vieux. Réalisez-vous que je me retrouve, d’un seul coup, aux yeux des enfants ( et maintenant aux miens ), sur le même plan que Jeanne d’Arc, Clovis ou Napoléon ? Je suis déjà relégué au rang des souvenirs, je n’existe déjà plus autrement que pour mes actes passés. Je serai en terre depuis déjà deux ou trois ans, des asticots dans le nez et les os des doigts blanchis que personne n’y verrait de différence. Je ne suis plus qu’un nom dans un manuel de CM2. Ca fiche la trouille.

Ce matin, j’ai donc dit “salut ma meuf” à Bernadette, histoire de tenter une pirouette humoristique à base de jeunisme forcené qui me remonterait un peu le moral, mais le coeur n’y était pas. Du reste, elle n’a rien compris, il a fallu lui expliquer le principe du verlan, et ça a été très long, pour de bien piètres résultats.
Je mets du temps à encaisser la chose, mais il faut bien l’admettre, je suis en fin de carrière.
Peut-être devrais-je m’exiler au Qatar…

2 mars 2005

BONJOUR A TOUS

Enregistré dans : Ma Vie de Président — Jacques Chirac @ 23:35

Bonjour à tous et bienvenue sur mon blog

Peut-être êtes-vous surpris, voire choqué que je puisse prendre le temps, avec les responsabilités qui sont les miennes, de naviguer sur internet et en sus d’ouvrir un site personnel. Les préjugés ont la vie dure, et qu’un Président perde des heures précieuses en racontant sa vie sur la toile peut paraitre déplacé. Je le comprends fort bien.

Pour tout vous dire, je n’en voyais moi-même jusqu’ici pas l’utilité et n’en ressentait aucun besoin. Même après l’ouverture du blog d’Alain Juppé, al1jup.com, l’intérêt de la chose ne me paraissait pas flagrant. Pourtant, son blog est amusant, mais ce n’est pas la question.
On peut juste dire que je n’étais pas particulièrement client de ce genre de vulgarisation. L’homme politique, l’homme de pouvoir, est encore aujourd’hui quelqu’un sur lequel les gens fantasment. Le désacraliser ainsi volontairement m’apparassait comme vélléitaire et, pour tout dire malhonnête vis à vis des français.

Mais j’ai changé d’avis. D’abord parce que j’ai lu plusieurs blogs en plus du sien. Celui de Dominique Strauss-Khan, pour ce qui est de la politique, mais également certains journaux d’anonymes. Et qui concernent tout les sujets. C’était fascinant, et très instructif. L’envie m’a pris de me mettre au jeu. Je ne parlerai donc pas ici exclusivement de politique.

Ensuite parce que j’ai cru remarquer que, pour la plupart des gens, dévoiler un coin de leur vie sur internet leur faisait du bien. Et je ne suis, avouons-le, pas au mieux de ma forme. Je suis exténué, j’en ai assez de dîner avec de faux amis aux dents qui rayent le parquet, de serrer des mains moites en faisant des sourires, de travailler en entendant à chaque conseil des ministres ” la Positive Attitude “, ritournelle casse-pieds au positivisme forcené… Oui, parce que depuis qu’un des conseillers de Raffarin ( ou était-ce Bernadette ? Je ne sais plus… ) a eu cette idée de génie, que croyez-vous qu’il se passe ? En boucle, y a-t-on droit, à la Positive Attitude. Pour moi qui suis en pleine déprime, je vous assure que ça ne passe pas. Elle me reste encore coincée entre les amygdales, la Positive Attitude.

Vous l’auriez entendu il y a quelques semaines, sur les 35 heures, le Raffarin. ” Ces gens-là n’ont pas la positive attitude, ils ont une négative attitude… Ils n’ont pas de Positives Propositions “. Et les syndicats de répondre ” Le Premier Ministre a une autiste attitude ” ou je ne sais quelle pirouette ridicule… Quel duel…
Finalement, tout ce que l’on aura réussi à faire en récupérant cette chanson aura été de déprimer tout le monde et de massacrer la langue française en mettant systématiquement, à l’anglaise, l’épithète devant le mot attitude alors qu’il doit être derrière. Chez moi, on a toujours dit ” une attitude positive “. Tout ceci me fatigue…

J’ai donc décidé de me reprendre en main. Aujourd’hui, j’ai par exemple demandé à ce qu’on me serve des kiwis. Il parait que les kiwis sont très bons pour les gens un peu démoralisés. Ils contiennent plus de vitamines que les agrumes, et, ce qui ne gâche rien, sont bien meilleurs. Leur exotisme met de joyeuse humeur, et joliment présentés, ils donnent vraiment à votre repas un doux parfum de dépaysement. Une autre vertu des kiwis est qu’ils ne sont pas acides, et ils se mangent beaucoup plus facilement qu’une orange. L’orange vous glisse entre les doigts, ses pépins vous cassent les dents, et il n’est pas rare de se prendre un coup de jus au coin de l’oeil. C’est très énervant. Du reste, depuis un voyage à Strasbourg où on nous a servi des oranges sur un marché et où j’ai failli m’étouffer avec un pépin et un morceau de cet espèce de placentas qu’ils mettent dedans pour séparer les quartiers, je ne consomme plus guère de ces saloperies autrement qu’en salade.

Et puis avant de m’endormir, depuis lundi soir, je mange un peu de raisin. C’est agréable aussi. J’aime beaucoup le raisin. J’ai un ami qui possède des vignes absolument magnifiques, et il m’envoie régulièrement non seulement des bouteilles excellentes, mais aussi un raisin remarquable. J’ai rencontré ce type-là quand je travaillais encore au ministère de l’Agriculture. Il m’avait fait visiter son exploitation, servi un verre d’un vin exquis, et depuis, nous sommes devenus très copains. Régulièrement, il m’envoie une corbeille remplie de ses diverses productions avec une jolie carte que je punaise au-dessus de mon bureau. Il faudra que j’aille le voir un de ces jours, ça me détendra. Je prétexterai une inauguration quelconque.

J’espère avoir le temps de continuer mon blog cette semaine, mais il va falloir que je m’occupe de Thierry Breton. Je ne veux pas le voir se prendre les pieds dans le tapis comme Francis Mer ou Hervé Gaymard, et il ne s’agit pas non plus qu’il prenne une grosse tête à la Sarkozy. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas de chances avec mes ministres de l’Economie, depuis un certain temps. En attendant, Debré a été vicieux, il a dégotté je ne sais où Vatican III, un livre que Breton a écrit en 1985 dans lequel le Vatican invente un internet sans fil planétaire pour concurrencer les communistes… Ca a l’air du plus haut comique.

A très bientôt à tous, donc.

Jacques.

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